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Série de violences: « l’université est en train de perdre son humanité » (sociologue)

Rédigé par leral.net le Dimanche 28 Mars 2021 à 17:00 | | 0 commentaire(s)|

Le Professeur de sociologie et d’anthropologie, Lamine Ndiaye, par ailleurs, président du Réseau ouest-africain des écoles doctorales, a plaidé dimanche pour la mise en place d’une équipe de médiateurs, comprenant des universitaires et des membres de la société civile. « L’université est en train de perdre son humanité. Donc, il faut maintenant négocier cette humanité », a-t-il souligné […]

Le Professeur de sociologie et d’anthropologie, Lamine Ndiaye, par ailleurs, président du Réseau ouest-africain des écoles doctorales, a plaidé dimanche pour la mise en place d’une équipe de médiateurs, comprenant des universitaires et des membres de la société civile. « L’université est en train de perdre son humanité. Donc, il faut maintenant négocier cette humanité », a-t-il souligné sur Itv, réagissant suite aux violents affrontements qui ont éclaté au sein du campus social, dans la nuit de jeudi à vendredi.

« Je connais les étudiants et l’administration pour avoir occupé beaucoup de fonctions administratives dans cette université. J’ai parlé de la médiation universitaire. Une seule personne ne peut pas gouverner une population de 100 000 étudiants. Il va falloir que nous changions de façon de faire, réfléchir sur comment mettre une médiation qui soit efficace. J’ai proposé une direction au vrai sens du mot avec des personnalités crédibles à la fois universitaires et de la société civile. J’ai dit qu’il faut qu’il y ait deux professeurs reconnus et respectés dans l’espace universitaire. Le rapport entre les enseignants et les enseignés est un rapport pacifique, quand il y a problème à l’université, c’est dans le campus social », a plaidé le sociologue. Et d’ajouter:  » le respect est là. Maintenant, il faut deux professeurs de renommée mondiale et l’université en compte, et les étudiants les connaissent très bien, qu’ils fassent partie de cette équipe. Cela veut dire que la médiation doit être une équipe et non une seule personne, qui est vite débordée. Mais, il faut que ces personnes-là soient reconnus, (dont) une femme. En toute honnêteté, même si je ne la connais pas, j’avais déjà pensé à Ndioro Ndiaye, qui a occupé de hautes fonctions, qui est une mère, qui a fait ses preuves et qui est digne de confiance et de respect. Et nous savons la place de la femme. Je dis aussi qu’il faut mettre des personnalités de la société civile connus et reconnus par leur discipline, et il faut aussi penser aux musiciens. Pourquoi ne pas mettre dans ce comité Omar Pène ? »

De son côté, Ibrahima Dia, sociologue et ancien Directeur de MCA Sénégal, pense qu’il faut en termes de médiation, aller au-delà de l’université, l’élargir au pays. « On est dans un contexte nouveau, vers l’exploitation du pétrole et du gaz. Les élections de 2024 vont déterminer le nouveau président qui va gérer cette exploitation, les enjeux géopolitiques internationaux. On a la Chine et la Turquie qui se positionnent en face de l’Occident qui sent qu’elle est en train de perdre les pieds. Ils sont prêts à tout, et il y a des forces organisées, des intérêts internationaux, qui sont là, et qui sont prêts à mettre le feu pour que les cartes soient remises », a-t-il alerté.



Source : http://lesoleil.sn/serie-de-violences-luniversite-...